Le nouveau scénario du
crash,
dans le livre Le Crash de Roswell
Gildas Bourdais, février
2009
Note importante : cet article est maintenant mis à jour à la date d'août 2009, et j'invite le lecteur à s'y reporter car il intègre un certain nombre de nouveaux témoignages. Voir l'article intitulé :
"Le crash de Roswell, confimé par de noveaux témoins"
Où
en est-on, au début de 2009, dans les enquêtes sur le crash de Roswell ? Depuis
la parution en 2004 de mon livre Roswell.
Enquêtes, secret et désinformation, le dossier s'est enrichi de nouveaux
témoignages qui permettent de cerner de plus près le déroulement de l'événement,
au cours des premiers jours de juillet 1947. Une étape importante dans cette
voie a été le livre de Tom Carey et
Donald Schmitt, Witness to Roswell,
paru en juin 2007, auquel s'ajoutent d'autres sources, notamment les livres de
Kevin Randle et du Dr Marcel Jr. Carey et Schmitt ont proposé dans leur livre un
nouveau film des événements (« time line
»), qui représente un gros progrès par rapport aux ouvrages précédents, mais
qui comporte encore, à mon avis, quelques difficultés. J'en ai discuté avec les
auteurs, et je leur ai suggéré de légères modifications, tenant mieux compte des
témoignages. Donald Schmitt a fini par me dire, en septembre 2008, son accord
sur mes suggestions. C'est ce scénario remanié que j'ai retenu dans la nouvelle
édition de mon livre, publié en février 2009 sous le titre Le crash de Roswell. Enquête inédite
(JMG, Le Temps Présent).
Livre le crash de Roswell
Ce
scénario est développé principalement dans le chapitre VI : « Nouveaux témoins
et scénario révisé ». Il intègre de nombreux témoignages, anciens et nouveaux,
comme les pièces d'un puzzle dont l'image générale apparaît de mieux en mieux.
Je pense qu'il va surprendre plus d'un lecteur, tellement il a gagné en
précision. En voici un bref résumé.
Mercredi 2, ou Jeudi 3 juillet 1947, au
soir
Orage violent dans la soirée du mercredi 2, ou du jeudi
3 juillet (le débat reste ouvert sur la date exacte). Le fermier William « Mack
» Brazel, éleveur de moutons au ranch Foster (situé à environ 65 milles au nord-ouest de la
ville de Roswell à vol d'oiseau), entend une forte explosion, différente du
tonnerre.
Jeudi 3 ou Vendredi 4
juillet
Découverte du champ de débris, et de plusieurs cadavres
près de celui-ci
Le matin du jeudi
3 ou du vendredi 4 juillet, Brazel, en conduisant son troupeau de moutons,
découvre le champ de débris à quelques milles de sa maison, en compagnie de
Timothy « Dee » Proctor, un fils des voisins Proctor, âgé de sept ans, qui
l'accompagne souvent à cheval.
Puis il découvre aussi, toujours avec Timothy, un site
avec des cadavres, à 2 milles et demi à l'est du champ de débris. Ils sont
abîmés et sentent très mauvais. Les témoignages sur cette découverte sont
indirects et, pour cette raison, elle a été laissée longtemps de côté par les
enquêteurs. Ce sont : Loretta Proctor, la mère de Dee ; Sydney « Jack » Wright,
qui était un camarade de Dee ; le journaliste Frank Joyce auquel Brazel en a
parlé au téléphone dès le dimanche 6 à Roswell. Sydney, fils d'un employé du
ranch Richards (situé au sud du ranch Foster),
a témoigné en 1998 qu'il avait vu lui aussi ces cadavres, en présence de
Mack Brazel. Selon lui, Brazel était très impressionné par cette découverte.
Appelons ce site « le troisième site » pour bien le
distinguer du « deuxième site, plus proche de Roswell, où ont été découverts un
ovni et des cadavres.
La photo de Brazel par Robin Adair le 8 juillet à
Roswell
Dee
Proctor et des camarades retournent sur les deux sites du ranch Foster, à l'insu
de Brazel, et y ramassent des débris. Ce sont Sydney « Jack » Wright, deux fils du rancher Thomas Edington, et l'une
des filles du rancher Truman Pierce. Il semble qu'il y ait eu d'autres
visiteurs, dès le vendredi (ou le jeudi ?), car des débris auraient même
circulé au rodéo du vendredi 4 juillet
(jour de fête nationale), à Capitan, bourgade
située à une heure de route au sud-ouest du ranch Foster. Pour cette
raison, il paraît plausible que le crash ait eu lieu dès le mercredi-soir 2
juillet.
Brazel rend visite à ses voisins les plus proches, Floyd
et Loretta Proctor dont le ranch est
à 10 milles du sien, et leur montre des débris. Brazel, habituellement calme et
réservé, est très excité par sa découverte. Il leur propose d'aller voir le
site. Sur le moment, les Proctor ne veulent pas se déplacer, mais Floyd ira plus
tard voir le terrain et y ramassera des débris, qui seront ensuite récupérés par
l'armée. D'autres voisins viennent voir le champ de débris : Budd Eppers, Truman
Pierce, Glaze Sacra. Les parents de
Danny Boswell, qui ont un ranch à 25 milles à l'est, viennent voir aussi. Tous
ramassent des débris, qui seront ensuite récupérés, sans ménagement, par
l'armée.
Brazel se demande comment nettoyer le champ de débris,
que les moutons refusent de traverser. Le samedi 5 juillet, Il va à la petite
ville de Corona, située à 32 milles à l'ouest du ranch. Il y montre des débris à
son oncle Hollis Wilson, aux patrons du Wades's Bar, et à l'épicerie, la General Store. Voulant résoudre son
problème, il montre également des débris
à son ami policier Robert Scroggins, qui lui conseille d'aller voir les
militaires à Roswell.
Un
point à souligner, important pour comprendre le déroulement de cette histoire,
est que, dès le début du week-end, pas mal de gens des environs sont au courant
des débris étranges, et en ont ramassé. De plus, personne n'a identifié des
ballons météo, et cibles radar montées sur baguettes de balsa, matériels banals
qu'ils connaissaient bien, mais qui constituent encore aujourd'hui l'explication
de l'armée de l'Air américaine.
Dimanche 6 juillet
Le
fermier Mack Brazel vient à Roswell avec
quelques débris. Les routes ne sont pas toutes goudronnées - il y a
même une vingtaines de milles de chemin de terre - et le trajet, d'une centaine de milles au
total, dure trois heures avec sa vieille
voiture. Il montre ces débris au shérif George Wilcox, qui appelle aussitôt la
RAAF (Roswell Army Air Force), la base des bombardiers B-29 située juste au sud
de la ville. Des officiers viennent rapidement, examinent les débris et
retournent à la base avec Brazel.
Auparavant, Wilcox a passé Brazel au téléphone au jeune
journaliste Frank Joyce, de la radio locale KGFL, qui se trouve venir aux
nouvelles à ce moment-là. Premier entretien de Brazel avec Joyce, qui lui révèle
avec émotion avoir découvert des corps étranges : « Ils ne sont pas humains ! »
(« They are not human ! »). Joyce
finira par révéler cet entretien en mai 1998.
Franck Joyce en 1998
Dès
le dimanche-soir, Brazel repart au ranch Foster avec le commandant (Major) Jesse Marcel, responsable de la
sécurité de la base, et le capitaine
Sheridan Cavitt, responsable du contre-espionnage, sur ordre du colonel William Blanchard. Celui-ci informe
aussitôt de la découverte sa hiérarchie, sur la base de Carswell, près de Fort
Worth au Texas, laquelle informe à son tour le Pentagone à Washington. C'est à
Fort Worth que se trouve le quartier général de la 8ème Armée aérienne, dirigée
par le général Roger Ramey, et son
adjoint, le colonel Thomas DuBose.
A
Fort Worth, le colonel DuBose reçoit
l'ordre du général de division aérienne (Major General) Clements McMullen, commandant adjoint du Strategic Air Command, d'envoyer
immédiatement à Washington des débris, dans un sac scellé. C'est le premier vol
Roswell – Fort Worth, avec le lot de débris apportés par Brazel, dès le
dimanche-soir.
Le
colonel DuBose supervise à Fort Worth le transfert sous sac scellé pour
livraison d'urgence à Washington, confié au colonel Al Clark, commandant de la base de
Carswell.
Un
premier lot de débris est donc examiné au Pentagone dès le matin du lundi 7, ce
qui va provoquer une série de réactions en haut lieu.
Lundi 7 juillet
Marcel et Cavitt au champ de
débris
Le
commandant Marcel et le capitaine Cavitt inspectent le champ de débris toute la
journée, et ils retournent le soir à Roswell.
Marcel est resté plus longtemps sur le site, et passe
chez lui très tard en revenant. Il montre des débris à sa femme Viaud et à son
fils, Jesse Marcel Jr., alors âgé de onze ans et demi. Celui-ci va devenir, quarante ans plus tard, un
témoin direct important sur les débris.
En
août 2007, la chaîne SciFi a révélé un nouveau témoin sur cet épisode : l'ancien
lieutenant Jack Trowbridge, qui était membre du service de renseignement de
Marcel. Il raconte qu'il jouait au bridge avec des collègues quand Marcel est
revenu du ranch Foster, et leur a montré des débris. Remarquons que ce nouveau témoignage n'est pas
tout à fait cohérent avec ceux des Marcel, père et fils. Le Major Marcel a dit,
et son fils l'a confirmé, qu'il avait réveillé sa femme et son fils à une ou
deux heures du matin pour leur montrer des débris, étalés dans la cuisine. Mais il ne leur a peut-être pas dit qu'il
était passé d'abord les montrer à ses collègues et amis.
Pendant ce temps, dans la journée du lundi, Walt
Whitmore Sr, patron de la radio KGFL à Roswell, alerté par son journaliste Frank
Joyce, envoie quelqu'un chercher Brazel
sur son ranch, le reçoit chez lui et enregistre son témoignage avec l'intention
de le diffuser le lendemain. Il l'héberge
pour la nuit, selon le témoignage du propre fils de Whitmore.
Le
troisième site, avec des cadavres, près
du champ de débris
Sur
le troisième site, situé à deux milles et demi à l'est du champ de débris, se
trouvent deux ou trois cadavres, très abîmés, en voie de décomposition et
sentant très mauvais. Il est très probable que le fermier Brazel a montré
également à Marcel et Cavitt ce site proche avec cadavres abîmés, étant donné
qu'il en avait déjà parlé la veille au journaliste Frank Joyce. Ce n'est pas une
certitude, cependant, car son propre fils, le Dr Jesse Marcel Jr, en doute. Il
me l'a dit encore en juillet 2007 lors d'un dîner à Roswell : son père ne lui en
avait jamais parlé. Mais il y a d'autres témoins, proches du Major Marcel qui
l'ont confirmé. Le sergent Herschel Grice, membre de l'équipe de Marcel en 1947,
a dit que Marcel lui avait même décrit leur apparence physique, avec des visages
blancs, d'aspect « caoutchouteux » (« white, rubbery figures »). C'est
également Sue Marcel Methane, de la
famille Marcel, qui avait recueilli cette confidence de Marcel peu avant sa
mort. Il lui avait décrit des visages blancs et « poudreux » (« white
powdery figures »).
Pour sa part, Marcel a fait comprendre plusieurs fois
aux enquêteurs qu'il n'avait pas tout dit (interview de Linda Corley
en 1982 ; interview à la radio KOAT en 1985, un an avant sa mort). Ce
qu'il a toujours dit, en revanche, c'est que le capitaine Sheridan Cavitt était
retourné avant lui à la base, alors qu'il était resté plus tard pour continuer à
étudier le champ de débris. Ainsi, il semble évident que Cavitt a alerté le colonel Blanchard dès son retour
le lundi-soir, sur leur double découverte
extraordinaire, du champ de débris et des cadavres non loin de là.
Il
semble plausible, en tenant compte, on va le voir, d'autres témoignages sur la
base, qu'il ait été décidé d'aller chercher ces cadavres au plus vite et de les
rapporter à la base le soir même, malgré le risque sanitaire que cela
impliquait. Le premier souci était déjà à
ce moment-là, sans doute, d'imposer le secret sur cette extraordinaire
découverte. Il était trop tard, ce lundi-soir, pour prendre le contrôle du vaste
champ de débris, mais il était possible de retourner sur le terrain avec une
petite équipe, guidée par Cavitt, pour récupérer d'urgence les cadavres.
Plusieurs témoignages semblent le confirmer, notamment celui-ci, recueilli par
Carey et Schmitt : le sergent
LeRoy Wallace, de la police militaire, est appelé un
soir pour aller à un site de crash aux environs de Corona, « pour aider à
charger des corps ». Selon sa veuve, lorsqu'il est revenu le lendemain-matin,
ses vêtements étaient imprégnés d'une odeur épouvantable, et elle les a brûlés.
C'est aussi suggéré indirectement par le nouveau témoignage d'Eli Benjamin, que
nous allons voir plus loin.
Selon ce scénario, les deux ou trois cadavres du
troisième site, très abîmés, sont transportés
à la base, dans des sacs hermétiques et dans un véhicule frigorifique.
Ils sont déposés à l'hôpital, et ils font l'objet d'un premier examen le soir
même. En effet, selon la veuve d'un chirurgien de l'hôpital, qui vivait sur la
base, le colonel Blanchard avait appelé son mari pour une affaire urgente, vers
23 h 30. Il s'était absenté pendant une
heure et demie et ne lui en avait jamais rien dit ensuite. Il est plausible qu'un premier examen ait été
fait ce soir-là, mais c'est le lendemain-matin, mardi 8 juillet, qu'aurait eu lieu une première autopsie à
l'hôpital de la base.
La
découverte du deuxième site, plus près de
Roswell : ovni, cadavres, et un survivant !
Le
lundi-matin, une équipe d'archéologues découvre le deuxième site du crash, avec
l'ovni, plus près de Roswell, à environ 40 milles au nord de Roswell et 5 milles
à l'ouest de la route 285. Il faut environ trois quarts d'heures pour y aller
par la route depuis Roswell.
Ce
n'est pas exactement le lieu qui avait été indiqué par Franck Kaufmann au début
des années 90, témoin aujourd'hui discrédité. Selon les témoignages nouveaux
recueillis par Tom Carey et Donald Schmitt, il est un juste peu plus au nord.
Incidemment, ce site est à seulement 15 ou 20 milles à vol d'oiseau au sud-est
du champ de débris. Tom Carey, lorsque je l'ai rencontré à Roswell en juillet
2007, m'a pointé le lieu exact sur une carte détaillée, mais c'est un détail qui
reste confidentiel pour protéger ce terrain privé.
L'équipe d'archéologues découvre un petit engin de forme
ovoïde, trois cadavres et un survivant ! L'un d'eux signale leur
découverte par téléphone, en allant
au hameau de Mesa sur la route 285 (soit
une marche de cinq à six milles pour y arriver) Ils préviennent le shérif et les
pompiers de Roswell. Ceux-ci arrivent rapidement, suivis de peu par les
militaires, qui prennent aussitôt contrôle du site. Cet épisode est en fait l'un
des premiers à avoir été révélés, de toute l'histoire de Roswell, mais on
croyait à l'époque que le site était dans la plaine de San Agustin, à l'ouest de
la vallée du Rio Grande ! Les principaux témoins (voir au chapitre V de mon
livre Le crash de Roswell) sont le Dr Bertrand Schultz,
le Dr Curry Holden, qui dirigeait
l'équipe archéologique, Mary Ann Gardner, et Frankie Rowe, fille du
pompier Dan Dwyer.
Nouveaux témoins militaires, sur le deuxième site, avec
l'ovni :
Plusieurs témoins militaires importants, permettant de
préciser le film des événements, ont été révélés en 2007, notamment dans le livre de Tom Carey et Donald
Schmitt, et dans des émissions de télévision comme celles de CNN (Larry King Live) et SciFi Channel (Voir
Le crash de Roswell).
Le sergent Homer Rowlette faisait partie du
603ème escadron d'Ingénierie de l'Air (Air Engineering Squadron).
Son fils Larry et sa fille Carlene Green
(vidéos sur le site SciFi) ont dit ce qu'il leur avait révélé sur son lit de
mort en mars 1988. Il avait fait partie de l'équipe de nettoyage déployée sur le
site au nord de Roswell. Il avait eu en main l'une de ces feuilles controversées « à mémoire de forme »
décrites par beaucoup. Plus important encore, il avait vu l'appareil, qu'il a
décrit comme étant de forme « à peu près circulaire », et a dit qu'il avait vu « trois petits êtres » avec de
larges têtes. Au moins l'un d'eux était vivant.
Le sergent Homer Rowlette (RAAF
Yearbook)
Carlene Green, fille de Homer Rowlette (SciFi
Channel)
Le
soldat de 1ère classe (PFC) Roland
Menagh était un autre MP (police militaire) sur le site, selon ses fils
Michael et Roland Jr. Il leur a décrit un appareil en forme d'œuf et sans traces
de soudure. Michael se souvient qu'il avait aussi décrit trois cadavres. Son
père leur a dit qu'ils avaient chargé l'appareil sur un camion à 18 roues et
recouvert d'une bâche (le lendemain mardi, épisode que nous allons voir plus
loin). Il l'avait escorté avec une jeep, à travers la ville et jusqu'à la base,
où l'épave avait été déposée dans un hangar.
Lundi-soir, et nuit du lundi 7 au mardi 8
juillet
Les
militaires sont probablement arrivés
assez tard sur le deuxième site, plus proche de Roswell. Il a fallu un certain
temps pour qu'un membre de l'équipe d'archéologues aille à pied jusqu'au hameau
de Mesa sur la route 285, pour téléphoner au shérif de Roswell. Il a fallu
également du temps pour que le shérif,
les pompiers, puis les militaires, envoient des équipes sur le terrain. Mais le
site était plus petit que celui du ranch Foster avec son vaste champ de débris,
et ils ont été en mesure de le boucler rapidement, le soir même. Ainsi,
contrairement aux cadavres du ranch Foster, non gardés, qu'il fallait récupérer
au plus vite en dépit de risque sanitaire,
il a pu être décidé de garder les cadavres sur le site, au moins pour la
nuit, à l'abri d'une tente, bien gardée par des soldats
armés.
Deux témoignages au moins indiquent cela, de soldats qui
ont été chargés de garder cette tente. Selon des membres de leurs familles, le
soldat Ed Sain et le caporal
Raymond Van Why furent emmenés sur le site dans une ambulance, le soir du 7
juillet, pour garder une tente où se trouvaient les cadavres, et reçurent
l'ordre de tirer sur toute personne qui essaierait d'entrer. Par contre, s'il y
avait bien un survivant sur le deuxième site, ils ne le virent pas. Il semble
très probable qu'il fut ramené le jour même à la base, sans doute à l'hôpital.
Deux témoins indépendants l'auraient même vu entrer, en marchant, à l'hôpital.
Il
faut dire ici que Tom Carey et Donald Schmitt ont supposé, dans leur livre de
2007, que cet épisode de la tente avait eu lieu, non pas sur le deuxième site
proche de Roswell, mais sur le troisième site, au ranch Foster. Or cette option
est contredite par le fait que ces deux soldats, chargés de garder la tente, ont
dit qu'ils avaient vu l'ovni, qui
était sur le deuxième site, plus proche de Roswell. De plus ils ont dit que le
trajet n'avait guère duré plus d'une demi-heure sur la route, avant de
s'enfoncer dans la « cambrousse » (« into
the boondocks »). Cette durée du trajet correspond bien à l'emplacement
du deuxième site. Dans un message qu'il
m'a adressé en septembre 2008, Donald Schmitt m'a dit son accord à ce
sujet.
Le caporal Raymond Van Why (RAAF
Yearbook)
Donnons quelques précisions sur ces deux témoins
importants. Selon Carey et Schmitt, en 1947, le soldat Ed Sain faisait
partie du 390eme Air Service Squadron
(ASS), lui-même rattaché au 509eme Groupe de bombardement, l'unique groupe de
bombardiers atomiques de l'époque, basé à Roswell. Cet « escadron », dirigé par
le Major Richard Darden, était chargé spécialement de garder les bombardiers
B-29 du 509eme groupe. C'était une mission de confiance, et les soldats de l'ASS
avaient une habilitation au niveau « top secret », plus élevée que celle de la
police militaire, la 1395eme compagnie,
dirigée par le Major Edwin Easley. C'est à celle-ci qu'appartenait l'autre
témoin, le caporal Raymond Van Why. Selon Ed Sain, interviewé par Carey et
Schmitt, les deux commandants Darden et Easley étaient déjà sur ce deuxième site
de la plus haute importance, lorsqu'ils sont arrivés. Les deux soldats reçurent
des provisions pour garder la tente la
nuit, avec ordre de tirer sur toute personne essayant d'y entrer… Heureusement,
personne ne se montra. Ils furent relevés avant même la fin de la nuit, et
ramenés la base. Carey et Schmitt ont pu
aussi s'entretenir avec le fils de Sain, Steven, qui lui a précisé que son père
avait mis trente ans pour se décider à en parler, à lui et à son frère : « Il
leur dit qu'il avait prêté serment de secret et qu'il craignait pour sa vie s'il
disait quoi que ce soit… Il ne voulait regarder aucune émission, ni lire aucun
livre sur Roswell. Ce n'est que récemment qu'il a commencé à en parler ». Il a
aussi évoqué l'appareil, qui était « la chose la plus étrange qu'il avait vue de
sa vie ».
Raymond van Why est décédé en 2001 à l'âge de 76 ans.
Selon sa veuve Leola, il était très peu bavard sur les neuf années et demie
qu'il avait passées dans l'armée. Il avait notamment gardé le B-29 Enola Gay (le bombardier d'Hiroshima).
Lorsqu'il a quitté l'armée, il a jeté tous ses papiers militaires. Selon elle,
il a parlé pour la première fois en 1954, en lisant un article de magazine sur
un crash supposé d'ovni. « J'ai vu cela ! » s'est-il écrié. Il lui a raconté
qu'il avait dû garder un site dans le désert, à Roswell, là où un engin spatial
s'était écrasé. « Mon mari m'a dit que c'était bien un ovni qui s'était écrasé,
que c'était un disque rond ». Comment le sais-tu ? lui avait-elle demandé. «
Parce que j'étais là et que je l'ai vu ! ».
Mardi 8 juillet
Le
briefing du colonel Blanchard, et le communiqué de
presse
Avant d'en venir à un autre épisode important, celui du
transport à la base de Roswell de tout ce qui a été découvert – ovni, cadavres,
débris, sur les trois sites - pour lequel
de nouveaux témoins sont apparus également, il faut placer ici,
chronologiquement, le briefing du colonel Blanchard, très tôt dès le
mardi-matin, moment crucial où toute la suite des opérations va être décidée,
certainement en liaison avec la hiérarchie militaire. Cet épisode, que l'on croyait bien connaître,
a été fortement secoué par le témoignage posthume de Walter Haut, selon lequel
le général Ramey et son adjoint le colonel DuBose étaient venus de Fort Worth
pour y participer (voir le texte intégral de son affidavit dans Le crash de
Roswell).
Le
commandant Marcel et le capitaine Cavitt informent le colonel Blanchard, dès 6 h
du matin, de ce qu'ils ont trouvé sur le ranch Foster (et sans doute dès la
veille au soir pour Cavitt). Blanchard convoque son briefing hebdomadaire plus
tôt que d'habitude, à 7 h 30. Il y fait le point de la situation sur les
différents sites, avec plusieurs responsables de la base. Des débris rapportés par Marcel et Cavitt, qui
participent eux aussi à la réunion, sont examinés.
Le
lieutenant Walter Haut y assiste aussi en tant que responsable de la
communication
Dès
la publication de l'affidavit de Walter Haut, dans le livre de Carey et Schmitt,
un point a été débattu : la présence du
général Ramey et du colonel DuBose
à ce briefing. Sont-ils venus dès la veille au soir de Fort Worth (situé
à 600 km, à une heure et demie de vol) ? C'est plausible, étant donné que toute
la hiérarchie était déjà en alerte. Rappelons les signes d'agitation dans les
hautes sphères militaires et politiques à Washington (évoqués au premier
chapitre de mon livre Le Crash de
Roswell). Si c'est bien le cas, Ramey et DuBose ont dû repartir dans la
matinée de mardi pour Fort Worth, où ils ont « joué » la mise en scène au ballon
météo pour la presse en fin d'après-midi.
Le
communiqué de presse
Dans la matinée, le colonel Blanchard dicte au
lieutenant Walter Haut le célèbre communiqué de presse annonçant la découverte
d'un « disque volant ». Haut le diffuse vers midi aux deux journaux et aux deux
radios de Roswell. L'annonce est aussitôt diffusée à la radio, et déclenche
une tempête médiatique de portée
internationale.
Pourquoi le colonel Blanchard, officier d'élite promis à
une brillante carrière (il deviendra général à quatre étoiles), a-t-il ordonné
de publier ce communiqué étonnant ? Comme me l'a souligné Walter Haut quand je
l'ai rencontré en 1995, il ne l'a sûrement pas décidé tout seul. Ce communiqué a
donc fait partie d'un plan d'action décidé au sommet. L'explication qui me
semble la plus plausible est que cela a été décidé, dans la matinée, pour parer
au risque de ne pouvoir garder totalement le secret, alors qu'il y a trois sites
sur le terrain dont seul le deuxième est sous contrôle à ce moment-là. On
s'aperçoit que la nouvelle du crash commence à se répandre dans la région. On
dissuade la diffusion l'interview de Brazel à la radio KGFL, et on bloque
l'annonce du journaliste John McBoyle à la radio KAOT d'Albuquerque (selon le
témoignage de Lydia Sleppy), mais un dérapage médiatique reste possible, et dans
ce cas le communiqué permettra de faire bonne figure. L'essentiel est de cacher
la découverte principale, celle de l'ovni sur le deuxième site. Si les
militaires arrivent à boucler les trois sites et à tout bien contrôler sur le
terrain, ils pourront revenir en arrière et démentir le communiqué. C'est
exactement ce qui a été fait, le soir même, à Fort Worth, dans le bureau du
général Ramey.
Bouclage et nettoyage
du champ de débris
Dès
le début de la matinée, le colonel Blanchard envoie une équipe de 50 à 60 hommes
pour boucler, puis nettoyer le vaste
champ de débris au ranch Foster.
Le
mardi-matin, le directeur de la radio KGFL Walt Whitmore a amené à la base le
fermier Brazel, qui avait passé la nuit chez lui. C'est sans doute Brazel qui va
conduire les militaires pour aller sur le ranch et prendre le contrôle des
lieux. Selon certains, il aurait été emmené dans un avion d'observation pour les
guider plus rapidement.
Le
commandant Edwin Easley, chef de la police militaire, et le commandant Richard Darden, commandant adjoint de la
base et chef de l'unité d'élite pour la garde des bombardiers atomiques,
dirigent les opérations, sur les trois sites. Des MP de la 1395eme compagnie
(dirigée par Ealsey) sont postés le long de la route 285 (au nord de Roswell)
jusqu'au hameau de Ramon. Plusieurs témoins indépendants les ont remarqués,
notamment William Woody et son père.
Des
témoins civils ont observé de loin le bouclage du champ de débris. Trinidad «
Trini » Chavez, fils d'un employé du ranch Richards (au sud du ranch Foster), a
observé le travail des soldats sur le champ de débris, avec des camarades, à
distance depuis une colline. Il était trop tard pour s'approcher et ramasser des débris, mais il a appris ensuite
que son père en avait déjà ramassé. Le
jeune Charlie Schmid, qui habitait au nord de la ville, a eu vent de
l'événement. Il a enfourché sa moto et a réussi à s'approcher du champ du
débris. Il a eu juste le temps de regarder quelques pièces métalliques, avec des
inscriptions étranges. Mais, en entendant des véhicules militaires arriver, il a
préféré s'éclipser, comprenant qu'il était tombé sur une affaire très secrète.
Le
début de marche –arrière à Roswell
Dès
mardi-matin, on l'a dit, la radio KGFL est fortement dissuadée de diffuser
l'interview de Brazel, par deux coups de
téléphone, depuis Washington. Ainsi, tout est déjà dirigé d'en haut.
C'est le codirecteur de la station à
l'époque, George « Jud » Roberts, qui l'affirme : il a été appelé par le bureau du sénateur du
Nouveau-Mexique Dennis Chavez, et par T.
J. Slowie, secrétaire exécutif de la FCC (Federal Communications Commission).
Celui-ci lui a fait comprendre que, s'il diffusait l'enregistrement de Brazel,
sa radio risquait de perdre sa licence dans les trois jours
!
John McBoyle, directeur de la station de la radio de
Roswell KSWS, appelle Lydia Sleppy à Albuquerque (elle est le premier témoin
dont a eu connaissance Stanton Friedman dans les années 70), et lui annonce la
découverte de l'ovni. Mais l'entretien tourne court, et il lui dit d'oublier cet
appel. La transmission à Los Angeles est arrêtée par un télex du FBI sur sa
machine Télétype.
Dès
le mardi-midi, l'armée a complètement bouclé les trois sites, et pense contrôler
enfin la situation. Elle peut alors commencer à faire marche-arrière par rapport au communiqué de presse du matin.
Sur le bouclage du site des débris, rappelons l'un des plus anciens témoins
retrouvés par les enquêteurs. Budd Payne, éleveur des environs, avait voulu
pénétrer sur le ranch de Brazel, à la recherche d'une bête égarée, mais il avait
été arrêté par un garde armé. Il arrivait par l'ouest, ce qui veut dire que le
ranch était déjà bouclé dans sa totalité. Que de précautions pour quelques kilos
de ballons météo !
En
début d'après-midi, quelques tentatives sont faites par les militaires de
Roswell pour arrêter la diffusion du communiqué de presse. On va encore
récupérer des copies le 9 juillet, à Roswell, Albuquerque et Santa Fé.
Cependant, dès le mardi-matin, la rumeur de la découverte s'est déjà répandue à
Roswell. Le communiqué de midi est publié par le Roswell Daily Record dans l'après-midi,
ainsi que d'autres journaux du Centre et de l'Ouest des Etats-Unis (par exemple
le San Francisco Chronicle). Les journaux de la côte Est publieront
directement le démenti du soir, le lendemain 9 juillet. Rappelons également ici
cette mise en scène à Fort Worth, avant de présenter les nouveaux témoignages,
très importants, sur la récupération de l'ovni et des cadavres du deuxième
site.
La
mise en scène de Fort Worth, mardi-soir 8
juillet
Le
général à la retraite Thomas DuBose a clairement dit, dans un « affidavit» signé
en 1991,
qu'ils avaient
reçu l'ordre du Pentagone (le général McMullen), au quartier général de
la 8eme armée aérienne à Fort Worth, de mettre en scène un cover-up et de tout oublier ensuite.
Le
mardi en fin de matinée a lieu un vol de B-29 (Dave's Dream) à Fort Worth, avec à son
bord le Major Marcel et d'autres officiers. Marcel a pour mission d'apporter
personnellement au général Ramey un nouveau lot de débris ramassés sur le ranch
Foster. Equipage très galonné, selon le
sergent-chef (Ms Sgt) Robert Porter,
qui était à bord comme mécanicien de vol. A sa tête, le Lieutenant-colonel Payne
Jennings, adjoint du colonel Blanchard (selon l'affidavit de Porter). Porter a
eu en main des paquets de vrais débris, d'une surprenante légèreté. A Roswell,
le lieutenant Robert Shirkey a assisté à leur départ.
Arrivé à Fort Worth, le commandant Marcel montre
quelques débris au général Ramey, dans son bureau. Celui-ci l'emmène dans la
salle des cartes pour qu'il lui montre le lieu précis du crash. Au retour dans
son bureau, les débris ne sont plus là.
Pendant ce temps, le colonel DuBose, adjoint de
Ramey, réceptionne des débris de ballon
météo et de cible radar très abîmés, livrés sans doute par un autre avion car il
n'a pas vu Marcel, et va les étaler lui-même dans le bureau de Ramey. Pour lui,
ce ne sont que des débris bons à jeter, selon ses entretiens avec des
enquêteurs.
Avant même l'arrivée des vrais et faux débris, le
général Ramey, répondant à des journalistes, commence déjà à dire, en début
d'après-midi, que c'est une confusion avec un ballon. Il annonce aux
journalistes que le vol prévu vers la base de Wright Field (Ohio), pour examen
des débris, est annulé. Mais un télex du FBI, à 16 h17 CST (qui sera rendu
public sur demande FOIA), indique que non.
La
célèbre conférence de presse au ballon météo a lieu vers 16 h 30
(CST).
Le
reporter photographe John Bond Johnson prend en photo Ramey et DuBose devant les
débris étalés, qui seront publiées le lendemain. D'autres photos sont prises de
Marcel, également devant des débris de ballon.
L'adjudant Irving Newton, responsable météo convoqué au bureau
de Ramey, identifie immédiatement ballon et cible radar, et est congédié. Sur
ordre de Ramey, Marcel a assisté à la séance sans rien dire, contrairement à ce
que racontera plus tard Newton, devenu un important témoin pour la thèse
militaire des ballons.
Le
lendemain, le démenti de Fort Worth est publié en première page dans tous les
journaux, et l'incident est clos pour trente ans. Mais à Roswell, et ailleurs,
les opérations continuent.
Le démenti à Roswell
A
Roswell, en début d'après-midi, de nombreux appels continuent à arriver de
partout, mais le colonel Blanchard est injoignable. On dit qu'il est parti en
congé ! En fait il est allé visiter les sites, selon le lieutenant-colonel Joe
Briley. Les jours suivants, Blanchard se serait fait installer un bureau
provisoire, à l'écart sur la base.
Le
mardi après-midi, arrivée à Roswell des journalistes Robin
Adair et Jason Kellahin, de l'Associatd Press. Témoignages
contradictoires : Adair, venant d'El Paso par avion sur ordre urgent de l'AP à
Washington, survole deux sites par avion. Des militaires en armes leur font signe de s'écarter. On montre à
Kellahin, venu en voiture d'Albuquerque, des débris de ballons, près de la route
285. C'est manifestement une petite mise en scène arrangée spécialement pour
lui.
Nouvel entretien
de Brazel le soir, aux deux journaux et aux deux radios, cette fois sous escorte
militaire (témoignage de Paul McEvoy, éditeur du Record). Maintenant, Brazel dit qu'il a
trouvé des débris de ballon le 14 juin, au lieu de début juillet. Sa femme
Margaret, sa fille Bessie et son fils Vernon étaient avec lui. Brazel raconte
maintenant qu'il avait trouvé en fait 5 livres de ballons. Mais alors, pourquoi
s'est-il donné la peine de faire le voyage à Roswell
?
Photo de Brazel par Adair, publiée le lendemain avec son
témoignage modifié et le démenti de Fort Worth (article « Harassed rancher »…).
Plusieurs témoins voient Brazel déambuler dans les rues
de Roswell sous escorte militaire: Floyd Proctor, Lyman Strickland, Leonard «
Pete » Porter, Bill Jenkins, et L. D. Sparks. Brazel semble ne pas les voir.
Second entretien de Brazel avec le journaliste Frank
Joyce. Joyce lui fait remarquer qu'il a changé son histoire. Commentaire final
de Brazel, très mal à l'aise, au moment de partir : « ils ne sont pas verts ! »
Brazel est ensuite gardé près d'une semaine à la base, dans la maison d'hôtes
(témoignages de sa famille et de ses voisins).
Cependant, des vols spéciaux, non programmés, commencent
à arriver à Roswell : de Washington DC, de White Sands (Alamogordo AFB), de Fort
Bliss (près d'El Paso), et de Kirtland AFB. On fait venir des équipes de
nettoyage en renfort, depuis Fort Bliss et Alamogordo.
Revenons maintenant au film des événements sur les sites
et sur l'acheminement des débris, de l'ovni et des cadavres à Roswell, précisé
par de nouveaux témoins.
Le
mardi 8 matin, séance photo sur le deuxième
site
A
Washington, le Pentagone, alerté par Roswell et Fort Worth sur la découverte des
deux sites, a décidé dès le lundi
d'expédier par avion à Roswell une équipe de photographes : le sergent Frederick
Benthal et le caporal Al Kirkpatrick, de la Anacostia Naval Air Station à
Washington (Benthal avait photographié les tests atomiques de Bikini en 1946).
Cet épisode de la séance photographique a été raconté aux enquêteurs par Benthal
lui-même, en 1993.
Décollage de Washington vers 10 h, vol en B-25, arrivée
à Roswell le lundi soir vers 17 h (MT). Au petit matin, Benthal et Kirkpatrick
sont conduits sur le deuxième site. Ils doivent revêtir des tenues de
protection. Ils voient des tentes, gardées par des hommes en armes, ainsi qu'un
camion frigorifique. Kirkpatrick est envoyé sur un autre site : sans doute le
champ de débris, que l'on est en train de boucler. Benthal voit s'affairer un
certain nombre de soldats et d'officiers, dont deux commandants dont il ne
connait pas les noms : sans doute les Majors Darden et Easley. Benthal doit
faire des photos des cadavres, au flash sous la tente, où sont alignés des
petits corps sur une toile en caoutchouc. Il remarque une odeur de désinfectant
(formaldéhyde).
Les deux
photographes sont ramenés le jour même à la base de Roswell. Caméras et films
confisqués. Retour le lendemain-matin à Washington, debriefing par le lieutenant-colonel
Bibbey, et interdiction de parler. Peu de temps après, Benthal va être envoyé en
mission en Antarctique !
Transport des
cadavres à la base
Après la séance photo sous la tente, les cadavres du
deuxième site sont transportés à la base, sans doute en fin de matinée. Nous
connaissons déjà un témoin probable de cette opération : le sergent Melvin Brown
(selon sa fille Beverly Bean). Ils sont d'abord installés dans le grand hangar
P-3 (qui existe encore aujourd'hui, sous le nom de hangar 84), puis une équipe
est chargée de les transporter à l'hôpital de la
base.
Voici un nouveau témoignage important, celui du soldat
Elias « Eli » Benjamin qui,
selon Tom Carey et Donald Schmitt, s'est décidé à parler en 2005. Jusque là, il
n'osait pas, de peur de perdre sa pension de retraite militaire.
Finalement, il a parlé publiquement pour la première
fois, à l'âge de quatre-vingts ans, lors
d'une émission de la chaîne câblée SciFi, qui a été diffusée en novembre 2006
aux Etats-Unis (en 2008 en France).
Eli Benjamin avec Richard Dolan et Lisa van Camp, au
hangar P-3 (SciFi Channel)
Un
matin de juillet, Eli Benjamin vient de terminer une garde de nuit, quand il
reçoit l'ordre de rester en alerte pour
une mission spéciale. Il remarque une activité importante et inhabituelle autour
de quartier général de la base : c'est sans doute la fameuse réunion du
mardi-matin. Dans l'après-midi, il reçoit l'ordre d'aller au hangar P-3. Lorsqu'il arrive au hangar, il découvre que
l'officier qui lui avait dit de prendre ce poste est en proie à une grande
agitation, et est contraint au silence
par des MP : Il a craqué en voyant les cadavres dans le hangar ! Ceux-ci
sont disposés sur des lits à roulettes (gurneys), trois ou quatre, croit-il se
rappeler, et recouverts de draps.
Benjamin est alors chargé, par un autre officier arrivé sur les lieux,
d'escorter le transport de ces corps à
l'hôpital de la base, dans une ambulance. Selon Benjamin, l'un d'eux semble se
mouvoir. Le drap a glissé et il a aperçu un visage grisâtre, une large tête sans
cheveux qui n'était pas humaine. Devant la caméra de SciFi Channel, Benjamin
imite le mouvement de sa tête se penchant sur le côté, comme s'il était mourant.
Lorsque Benjamin arrive
à l'hôpital, plusieurs médecins, et des officiers, sont là, attendant les
corps. Ils enlèvent les draps, ce qui permet à Benjamin de les apercevoir
furtivement. Il remarque que les médecins
sont comme fascinés, immobiles, autour des cadavres. De mémoire, Benjamin fait la description d'un petit corps, avec une
grosse tête en forme d'œuf, des yeux allongés, une bouche mince comme une fente,
et deux trous à la place du nez.
La tête de l'alien selon Eli Benjamin (dessin de Don
Schmitt)
Benjamin remarque aussi une très forte odeur de cadavres
décomposés. Or cette odeur ne provient pas des corps qu'il vient d'acheminer. Ce
détail suggère que les cadavres très abîmés du troisième site étaient déjà là,
et semble confirmer le récit qu'une infirmière aurait fait à Glenn Dennis d'une
tentative d'autopsie à laquelle elle aurait dû participer.
Un nouveau témoignage à l'hôpital
A
l'hôpital, Miriam « Andrea »
Bush, âgée de vingt-sept ans, était la secrétaire de l'administrateur de
l'hôpital, le lieutenant-colonel Harold Warne.
Selon son frère George et sa sœur Jean, elle est revenue un soir en état
de choc. Elle a fini par dire qu'il y avait à
l'hôpital du personnel médical qu'elle ne connaissait pas. Warne l'avait emmenée
dans une pièce d'examen où elle avait vu plusieurs corps, petits comme des
enfants. L'un d'eux était vivant.
Leur peau était grisâtre ou tirant vers le brun, et ils avaient une grande tête
et de grands yeux. Le lendemain, elle a déclaré que personne ne devait plus rien
dire sur cette histoire. La famille a eu l'impression qu'elle avait été
sévèrement menacée. Selon eux, l'événement l'avait tellement perturbée qu'il a
gâché sa vie. Elle est morte en 1989 dans des circonstances suspectes, avec des
traces de coups sur les bras, mais il a été conclu au suicide, en s'étouffant
avec un sac en plastique noué autour de sa tête… Sa belle-sœur Pat Bush a témoigné publiquement (la
vidéo a été publiée sur le site SciFi). Elle ne croit pas du tout au suicide, et
est convaincue que Miriam avait été menacée.
Pat Bush, belle-sœur de Miriam Bush (SciFi
Channel)
Rappelons le témoignage de l'ancien employé de pompes
funèbres Glenn Dennis. Il a raconté qu'il avait été appelé par la base pour
savoir s'ils disposaient de petits cercueils, hermétiques, et comment faire pour
embaumer des corps. Il aurait ensuite
rencontré une infirmière à l'hôpital qui lui dit avoir participé à une séance
d'autopsie, interrompue à cause de l'odeur insupportable des cadavres. Son
témoignage est aujourd'hui mis en doute
car il a caché le nom de l'infirmière en donnant de faux noms, mais il l'aurait
fait pour la protéger. L'avenir dira peut-être si ce témoignage est quand même
véridique.
Les
corps sont ensuite amenés dans une chambre froide, située à mi-chemin entre le
hangar et l'hôpital (ceci a été confirmé récemment à Carey et Schmitt par une
personne qui y a travaillé dans les années 90, et a entendu parler de
l'événement de 1947). Puis, ils sont ramenés dans le hangar P3 pour la nuit, où
l'on a préparé un local à cet effet, et
où l'on a fabriqué des caisses spéciales en bois pour leur transport le
lendemain. Il s'agit là des corps du deuxième site, ramenés à Roswell en début
d'après-midi. Les corps très abîmés du troisième site sont traités à part, comme
on va le voir plus loin.
Mardi-soir : préparatifs pour le transport des corps du
deuxième site.
Il
y a plusieurs témoignages crédibles de soldats qui ont dû garder le hangar P-3
pendant la nuit de mardi à mercredi, et préparer des caisses pour le transport le lendemain. Certains
soldats sont postés pour garder le hangar la nuit. Certains ont vu les cadavres. Parmi
eux, le sergent Melvin Brown (selon sa fille Beverly Bean) est l'un des plus
anciens témoins connus.
Il
y a aussi le soldat Francis
Cassidy qui a dit à sa femme, Sarah Mounce, qu'il avait vu les corps à
l'intérieur. Autre témoin : selon sa veuve Wanda Lida, le caporal Robert J. Lida lui a dit qu'il avait
gardé le hangar et observé à l'intérieur l'épave et de petits corps, que
l'on préparait pour être expédiés. Ce
sont encore le sergent Robert Smith
et d'autres membres de la First Air
Transport Unit (1st ATU) qui ont participé aux préparatifs.
Le
lendemain, probablement, a eu lieu le chargement et le transport de ces corps,
directement vers la base de Wright Field, à bord d'un quadrimoteur C-54 (Douglas
DC-4 en version civile). Cet avion a été piloté par le capitaine Olivier « Pappy
» Henderson (selon les témoignages de sa veuve Sapho Henderson, et de sa fille Mary Kathryn Groode).
Chargement et transport des cadavres du troisième
site
Les
cadavres du troisième site, que l'on a rapidement renoncé à autopsier à
l'hôpital à cause de leur odeur très forte, sont entreposés pour la nuit dans
une tente, placée à l'extrémité de la base, le plus à l'écart possible des
bâtiments, et non loin des puits de chargement (« bomb pits ») des bombardiers B-29 pour
les bombes atomiques, en vue de leur transport dès le lendemain-matin. Les
encombrants cadavres, à évacuer au plus vite, ont peut-être transité eux aussi
par la chambre froide, où on les a mis dans de la glace et dans des housses
étanches, puis on les a installés dans une grande caisse en bois. Au cours de la
nuit, cette caisse est placée dans le puits de chargement No 1, et est chargée
dans la soute du B-29 « Straight
Flush ».
Deux soldats ont raconté comment ils avaient gardé
l'avion pendant qu'on le chargeait sur le bomb pit. L'un d'eux a décrit comment le
puits avait été entouré de deux toiles pour empêcher quiconque de voir à
l'intérieur. Il avait dû monter la garde
en aveugle entre les deux toiles (ces témoignages, qui se recoupent bien,
sont détaillés dans Le Crash de
Roswell).
Le
compte-rendu le plus intéressant, peut-être, sur le chargement du B-29 est celui de du capitaine Meyers Wahnee, selon sa fille Blanche
Wahnee. Son père avait révélé à sa famille que l'incident de Roswell
était véridique, dans la dernière année de sa vie. Officier de sécurité de haut niveau, il était
venu à Roswell par avion de Fort Simmons, au Colorado, pour superviser le
transport d'un « élément top secret », de Roswell à Fort Worth par un vol
spécial de B-29. L'élément était une unique, grande caisse en bois, que Wahnee
devait accompagner comme garde de sécurité dans le puits de chargement. Il dit
qu'il contenait les corps d'aliens
trouvés près de Roswell. Comme plusieurs autres témoins dans le livre, il a
précisé qu'il y avait trois sites de crash.
Nous allons voir comment toute une série de témoins,
dont certains sont nouveaux, ont décrit ce transport des corps par B-29 le
lendemain mercredi, vers le quartier général de Fort Worth, au Texas. Mais, pour
respecter la chronologie, plaçons d'abord ici l'épisode du transport de l'ovni à
la base, le mardi après-midi, pour lequel il y a aussi de nouveaux témoins.
Chargement et
transport à Roswell de l'ovni du deuxième site
Le
mardi 8, pendant qu'est mis en scène à Fort Worth le démenti public au ballon,
les opérations de récupération continuent sur les sites et sur la base de
Roswell. Dès 5 h du matin, le sergent
Earl Fulford voit son ami, le sergent George Houck, quitter la base au
volant d'un camion avec une longue remorque. L'après-midi, vers 16 h, alors
qu'il quitte son travail, il le voit revenir avec un chargement bâché sur la
remorque, qui semble avoir la forme d'une Wolkswagen. Fulford lui a demandé ce
qu'il transportait, mais Houck a toujours refusé de lui en parler.
L'ancien sergent Earl Fulford, invité à
CNN
Le
soldat Rolland Menagh a participé au chargement de l'ovni sur un camion remorque à 18 roues,
recouvert d'une bâche. Il a escorté en
Jeep le retour du convoi à Roswell, où l'engin a été déposé dans un hangar. Des témoins, en ville, voient passer le camion
18 roues, bâché, sous escorte armée. Ces
divers témoignages indiquent bien que l'appareil a été rapatrié au hangar P-3 en fin d'après-midi.
C'est sans doute le lendemain mercredi que le capitaine Sheridan Cavitt est allé visiter
le deuxième site, accompagné de son assistant, le sergent-chef Lewis Rickett.
Celui-ci a raconté la visite, à trois quarts d'heure de route au nord de
Roswell. Il n'a pas vu l'ovni, mais il y avait encore quelques débris au sol. Il en a ramassé un qui était
légèrement incurvé et très léger, mais impossible à
plier.
Un
témoin surprenant : le gouverneur adjoint
Montoya.
Il
faut signaler ici un épisode curieux, mais qui semble confirmé selon les
enquêteurs, après de nombreux entretiens avec des témoins. Ce serait la visite
sur la base du jeune gouverneur adjoint du Nouveau-Mexique, Joseph Montoya, un
Américain « hispanique ». Celui-ci aurait vu les cadavres, qui venaient d'être
transportés dans le grand hangar P-3. Kevin Randle et Donald Schmitt en avaient
déjà parlé dans leur second livre, paru en 1994. Tom Carey et Donald Schmitt ont
repris et développé cet épisode étonnant dans leur livre de 2007, sur la base
d'une série d'entretiens qu'ils ont réussi à avoir avec des témoins, proches de
Montoya, notamment Ruben Anaya, qui avaient été impliqués dans l'incident. Cet épisode pose quand même quelques questions
qui sont discutées dans Le crash de
Roswell).
Selon Ruben Anaya, le gouverneur adjoint Montoya était
allé au hangar P-3 pour serrer la main à de jeunes soutiens politiques (les « montoyistas »). Il se trouve qu'il
est entré dans le hangar juste après que
des véhicules militaires y avaient apporté les cadavres et un premier chargement
de débris, que des techniciens et des médecins commençaient juste à
examiner.
Il
pouvait difficilement tomber plus mal, et il fut littéralement saisi de
panique. C'est alors qu'il a appelé Ruben
Anaya pour venir d'urgence le sortir de là en voiture. Anaya était bien connu à
la base et a pu y entrer sans difficulté, puis en ressortir avec Montoya,
celui-ci en état de choc. Après avoir absorbé des remontants chez les deux
frères Anaya, il a pu leur raconter ce qu'il avait vu : des corps allongés sur
des tables « qui n'étaient pas humains !
». L'un d'eux était encore vivant car il l'a entendu gémir. Incidemment, il y a
une scène analogue, fameuse, dans le film Roswell (avec l'acteur Martin Sheen),
dont le directeur exécutif Paul Davids connait très bien les enquêtes sur
Roswell, et a préfacé le livre de Carey et Schmitt.
Selon Montoya, les « petits hommes » furent embarqués
vers l'hôpital juste avant qu'il quitte le hangar. C'est compatible avec le témoignage d'Eli
Benjamin qui avait dû opérer ce transfert, sans doute dans l'après-midi. D'autre part, Montoya n'avait pas vu
l'appareil dans le hangar, seulement des débris. C'est compatible également les
témoignages, déjà cités, selon lesquels
l'appareil aurait été acheminé à la base en fin d'après-midi.
Incidemment, c'est alors que le colonel Blanchard,
revenu à la base après sa visite du terrain, aurait fait une visite au hangar,
flanqué de son fidèle lieutenant Haut, lequel a eu ainsi l'occasion de voir,
brièvement, l'engin et des cadavres.
On
voit que les divers témoignages s'enchaînent et s'emboîtent, tels les morceaux
d'un puzzle compliqué, de manière plausible.
Mercredi 9 et jours
suivants
Le
deuxième vol de B-29 vers Fort Worth
C'est le mercredi 9 juillet, vers 16 h, que décolle le
bombardier B-29 Straight Flush, avec
la grande caisse en soute, en direction du quartier-général de Fort Worth, au
Texas. L'appareil est piloté par le capitaine Frederick Ewing, et c'est un vol
sous haute protection, avec des gardes armés dans la soute : le vol aller se
fait à basse altitude (4 à 5 000 pieds, soit 1 300 à 1 600 m), alors que le
retour à Roswell se fera à l'altitude de vol normale (25 000 pieds, soit 8 300
m, la cabine étant pressurisée). Le Major Marcel est sur le vol de retour. Le
plus ancien témoignage recueilli par les enquêteurs est celui du sergent Robert Slusher, membre de l'équipage, qui l'a
décrit avec précision dans son affidavit du 23 mai 1993. D'autres témoins plus récents, membres eux
aussi de l'équipage, sont le sergent
Arthur Osepchook et le soldat Lloyd
Thompson.
L'ancien sergent Robert Slusher (SciFi
Channel)
Les
récits des deux autres témoins de ce vol, le sergent Arthur Osepchook et le soldat Lloyd
Thompson, corroborent bien celui de Robert Slusher, avec quelques détails
révélateurs sur la nature exceptionnelle de ce transport de haute sécurité. Le
sergent Osepchook était
certain, comme les autres hommes, qu'il y avait quelque chose de très important
dans cette caisse. Un aspect intéressant de son témoignage est qu'ils ils furent
« débriefés » à leur retour à Roswell. On leur dit qu'il n'existait pas de « soucoupes volantes
», et qu'il n'y avait pas eu de crash de l'une d'elles. Encore une fois, que de
précautions pour une grappe de ballons ! Autre détail : Lloyd Thompson se
souvient qu'avait participé au vol un
médecin de la base, qu'il a reconnu car l'avait soigné la semaine
précédente. Bizarre aussi, ce médecin embarqué pour un simple aller et retour à
Fort Worth...
A
l'arrivée à Fort Worth, un groupe de gens attendait l'avion sur le tarmac.
L'équipage a entendu dans l'intercom le lieutenant Felix Martucci dire qu'il reconnaissait parmi eux un ancien
camarade d'école, devenu entrepreneur de pompes funèbres (mortician), mais le capitaine Ewing lui
a ordonné aussitôt de se taire ! Au
retour à Roswell, le même Martucci a sans doute gaffé une seconde fois en
s'exclamant : « Les gars, nous venons de faire l'histoire ! » (« Boys, we just
made history ! »). Incidemment, Tom Carey et Donald Schmitt racontent qu'ils ont
réussi à
joindre Martucci au téléphone mais que, dès qu'ils ont abordé ce vol «
historique », il a répliqué immédiatement qu'il ne savait rien et leur a
raccroché au nez. Ils ont bien essayé de le rappeler un peu plus tard, mais il
avait changé de numéro. Il n'est pas inconcevable qu'il ait écopé d'un sérieux
avertissement à l'époque.
Transports de
débris par plusieurs avions C-54, les jours suivants
Nous retrouvons ici le sergent Earl Fulford qui raconte
qu'il a été réveillé à 2 h du matin
(vraisemblablement dans la nuit du mercredi 9 au jeudi 10) et a reçu l'ordre
d'aller au hangar P-3. Il était aussi opérateur de chariot élévateur, et
c'est pourquoi on l'avait ainsi mobilisé.
C'est aussi, peut-être, parce qu'il avait une habilitation au niveau «
top-secret » : on préférait utiliser des hommes de confiance, et en nombre
limité autant que possible. Il a dû
charger une caisse en bois, de 7 pieds carrés, dans un avion C-54. Elle pouvait
être manipulée comme si ce qu'il y avait dedans était très léger.
Il
y a eu d'autres chargements et d'autres vols : selon Robert Smith (affidavit),
il y a eu trois ou quatre vols de quadrimoteurs C-54. Il confirme un vol vers la
base de Wright par le capitaine Henderson (il a vu son équipage), déjà évoqué
plus haut. Selon ses proches, celui-ci avait transporté des corps, probablement
ceux du deuxième site. Ces transports ont eu, selon les témoins, plusieurs destinations : White Sands, et Kirtland, puis Los Alamos par la route.
Cette destination de Los Alamos a été
révélée par un cousin de Robert Smith, membre des services secrets, Raymond de
Vinney. L'envoi de débris pour étude à White Sands et à Los Alamos est logique.
Ce sont des centres de recherche avancée de l'époque, pour les fusées et les
bombes atomiques. Selon certains, des personnalités éminentes, comme Robert
Oppenheimer pour le nucléaire, Von Braun pour l'espace, auraient été consultées.
On a parlé aussi d'un transport à
Washington : selon les témoignages du lieutenant-colonel Joe Briley et du sergent Lewis
Rickett, un avion venu de Washington le mardi 8, avec à son bord du personnel du
contre-espionnage (CIC, Counterintelligence Corps), était reparti le jour même
avec un chargement de débris.
Le
nettoyage des sites au cours des jours suivants
Au
cours de jours suivants, les militaires de Roswell, aidés de renforts venus d'autres bases, notamment de
Fort Bliss, situé plus au sud, près du Mexique, ont procédé à un ratissage à
fond des sites. Le sergent Earl Fulford a aussi
raconté que, le mercredi 9, il « avait
été porté volontaire » pour faire partie d'une équipe de quinze à vingt hommes
qui furent conduits sur le champ de débris de Brazel pour finir de nettoyer le
site. On les avait dotés de sacs de toile et on leur avait ordonné de ramasser
tout ce qui « n'était pas naturel ». Il a décrit une zone qui s'étendait sur des
centaines de mètres et qui était, comme l'ont dit d'autres témoins, encerclée
par des MP. Manifestement, le terrain avait déjà été nettoyé, car il ne restait
pas grand chose, et l'on pouvait voir des traces de pneus de gros camions qui
avaient dû servir à embarquer des choses. Il a trouvé seulement sept morceaux,
et il a décrit, comme tant d'autres témoins, des feuilles « à mémoire de forme »
(« memory foil ») qui reprenaient leur forme initiale après avoir été
pliées.
Rappelons ici l'inspection, en septembre, de la région
de Roswell par le professeur Lincoln LaPaz, assisté de Lewis Rickett, (voir le
chapitre 2 du livre). LaPaz découvre une zone de terrain vitrifiée, à 5
milles au nord-ouest du champ de débris. Il confirmera plus tard à Rickett son
opinion qu'il y a eu chute d'un engin extraterrestre. Il y aurait eu ainsi
quatre sites plus ou moins alignés, du nord-ouest au sud-est : la zone vitrifiée (premier impact
au sol ?) ; le champ de débris 5 milles plus loin (explosion d'une coque externe
?), le site des cadavres à 2 milles et demi du champ (une capsule de sauvetage
?) ; le site d'impact avec ovni et autres cadavres, à environ 20 milles plus
loin.
Que
s'est-il vraiment passé à Roswell ?
Risquons ici un commentaire prudent sur toute l'affaire : nous sommes
confrontés, manifestement, à une histoire complexe. En dépit de tous les
témoignages accumulés, on voit qu'il y a encore des zones d'ombre et des
inconnues. Mais ce n'est pas une raison pour tout mettre en doute. Beaucoup de
pièces du puzzle sont déjà bien assemblées.
Témoins menacés, habitants
surveillés
Les
militaires ont également procédé la récupération du moindre débris ramassé par
les habitants. Les maisons sont fouillées, saccagées, et les habitants sont
menacés, même les enfants, selon le
témoignage du photographe de Roswell, Jack Rodden. L'un des éleveurs de
la région lui a raconté que ses trois enfants étaient rentrés de promenade très
traumatisés, et avaient refusé de dire ce qu'ils avaient vu. Rodden a ensuite
appris qu'ils en avaient vu trop, et que les militaires les avaient menacés et
effrayés. D'autres parents ont raconté la même chose.
A
Roswell même, Nous connaissons déjà le témoignage des filles du pompier Dan
Dwyer, Frankie Rowe et Helen Cahill, sur
des menaces de mort faites à leur famille. Nous connaissons aussi celui de
Barbara Dugger, la petite fille du shérif George Wilcox, à qui sa grand-mère
Inez avait révélé, peu de temps avant sa mort, les menaces de mort faites à son
mari et à elle-même. Or, le cas du shérif fut peut-être encore pire, si l'on en
croit les frères Anaya, évoqués plus haut comme témoins de l'expérience
traumatisante de Joseph Montoya. Ils avaient eu la visite du shérif Wilcox, qui
avait mission de mettre en garde et menacer les témoins. Ainsi, Wilcox aurait
été forcé par les militaires de jouer ce pénible rôle, avant d'être menacé à son
tour ! Ceci explique pourquoi cette histoire l'avait moralement brisé, selon les
confidences d'Inez Wilcox à Barbara Dugger, et aussi l'un de ses adjoints, au
point qu'il avait renoncé à sa carrière de shérif.
Les
jours suivants, au ranch Foster
Les
deux fils de Brazel, Bill et Paul, ont vu sa photo et le démenti dans les
journaux. Comprenant que leur père a des problèmes, Ils accourent au ranch pour
s'occuper des bêtes, chevaux et moutons. Paul, rancher au Texas, arrive le
premier, mais les militaires sont encore là et il est refoulé, à plusieurs
reprises. Il refusera totalement de témoigner par la suite. Le second, Bill, qui
vit à Albuquerque, arrive juste après leur départ, avec sa femme Shirley, et ils
peuvent s'occuper des bêtes. Brazel, à son retour, amer et humilié, refusera de
parler à ses proches. Cependant, selon des témoins, il va avoir de quoi quitter
le ranch et s'établir peu après à son compte.
Les
habitants de la région ont continué à être surveillés et à être visités pendant
des années. De fait, quelques-uns avaient gardé des débris. Bill Brazel va
raconter, à Corona en 1949, qu'il a récolté quelques débris. Peu après, il a la
visite d'un certain capitaine Armstrong, accompagné de trois soldats, qui demande et obtient les
débris. Ils fouillent la maison et la mettent sans dessus-dessous.
Selon un rancher de la région, L. D. Sparks,
juste quelques années après l'incident, un voisin de Brazel, Dan
Richards, lui avait montré un morceau de feuille métallique. Il l'avait jeté en
l'air et ils avaient tiré dessus, mais sans arriver à l'endommager. On pouvait
la replier mais elle reprenait ensuite sa forme originale : encore un témoin des
feuilles infroissables, à mémoire de forme ! On verra, au chapitre 2 du Crash de Roswell, comment Brazel lui-même avait fait un jour cet
exercice avec des amis chasseurs.
Malgré cet effort considérable des militaires pour
récupérer tous les débris qui avaient pu être ramassés sur le ranch Foster et
aux alentours (certains débris, les plus légers, avaient sans doute été
dispersés à la ronde par le vent), il n'est pas impossible que des habitants
aient réussi à en conserver quelques-uns. Tom Carey a dit à l'émission de CNN,
Larry King Live du 4 juillet
2008, qu'il avait peut-être une piste
pour en retrouver un !
Un
témoignage nouveau à Wright Field
L'un des témoignages
nouveaux les plus intéressants vient des quatre fils du lieutenant- colonel Mario M. Magruder, un pilote émérite de
l'aéronavale de la deuxième guerre mondiale, dans le Pacifique. Selon eux, il a
confessé sur son lit de mort qu'il avait vu l'épave du crash, et un alien vivant au terrain de Wright (Wright Field, renommé plus tard
Wright-Patterson AFB) deux semaines après l'incident, dans la seconde
moitié de juillet 1947. Il venait juste d'intégrer au Collège de Guerre
aérienne (Air War College), dans
l'Alabama, que suivaient des officiers d'élite, considérés comme de futurs
leaders par les différents services. Ils furent emmenés par avion à Wright Field
pour donner leur opinion sur une affaire urgente. On leur apprit alors la
découverte d'un engin extraterrestre qui s'était écrasé près de Roswell. On leur
fit examiner l'épave, et on les introduisit
ensuite dans une autre salle où se trouvait un alien survivant !
Mike
Magruder a dit que
son père avait décrit la « créature » comme ayant moins de cinq pieds (1,50
m) de haut, « d'apparence humaine » mais avec des bras plus longs, des yeux
plus grands, et une tête surdimensionnée, dépourvue de cheveux. Il avait une
fente à la place de la bouche, et deux trous sans appendices pour le nez et les
oreilles – la description classique du « Gris »… Il n'y avait pas de doute dans
son esprit qu'il « venait d'une autre planète ». Et il a dit à ses fils qu'il
avait vécu là le plus grand choc de sa vie. Ce récit, s'il est véridique, nous
donne à réfléchir à ce problème que l'on ne cesse d'évoquer, à juste titre,
celui de la levée du secret. Que se passerait-il si toute cette histoire de
Roswell, et de ses suites, venait à être révélée de manière irréfutable ? Cela
ferait sans doute plus que quelques gros titres dans les journaux.
___________________________
Publié sur http://bourdais.blogspot.com/
Reproduction libre en citant cette source.
___________________________
__________________________
15 commentaires:
Très bonne dernière question. A se demander si tout cela au final, ne mériterait pas de rester non-officiel. Cependant on s'habitue à tout, et il n'y a rien d'insurmontable.
Une remarque concernant le mot "figure" en anglais. D'après un ami américain, il signifie d'abord "personnage" (En allemand, "Figur" signifiant le corps). Il est vrai aussi, dans le cas où seule la tête est aperçue, que l'on puisse utiliser "figure". Dans les deux cas, cela signifie que la tête ou le corps on été vus quelques secondes à peine.
Bonjour, Sebastien,
Pour ma part, j'en suis arrivé à admettre que le secret ait dû être imposé sur une découverte comme l'ovni de Roswell. C'était trop choquant à l'époque, et en plus il y avait la rivalité de la guerre froide qui commençait. Mais c'était il y a soixante ans, et les esprits ont évolué depuis. Les jeunes, notamment, sont de plus de plus habitués à cette idée de présence extraterrestre, grâce à la science-fiction. C'est pourquoi je crois que l'on va vers une divulgation progressive du secret (c'était le titre de mon livre de 2001). Mais cela risque de prendre encore quelques années.
D'accord sur le sens du mot "figure" en anglais. Eli Benjamin a bien dit qu'il n'avait vu que la tête dépasser du drap, de même, d'ailleurs, que le lieutenant Walter Haut dans sa déposition, contrairement à une traduction erronée sur ce point.
Gildas Bourdais
Je m'interesse au phénomène OVNI depuis une vingtaine d'année apres avoir été , 3 ans avant la "vague Belge" témoin pendant une quinzaine de minutes d'une observation identique à celle décrite par les nombreux témoins en 89 et 90...La description des phénomènes était en tout point identique à celle que j'ai faite aux autorités militaires de la base aerienne de Dijon qui ont pris mon témoignage...
Concernant Roswell,le sujet est fascinant ,troublant , et vous l'exposez admirablement.
Toutefois concernant les témoignages , je suis étonné qu'aucune "fuite" n'ait eu lieu du coté de ceux qui auraient receptionné les "colis"...
Que serait il advenu des corps et des débris? Une destruction serait contraire à toute logique compte tenu de la découverte et de l'intérêt pour la science.
Se pose alors le problème du stockage et de la conservation qui induit la participation d'un nombre important de personnels scientifiques et militaires , surtout sur une période couvrant plus de soixante ans .
Comment expliquer que coté "expéditeurs" des fuites soient intervenues et qu'il n'y en ait aucune coté "reception" et stockage?
Par ailleurs y a t il aux USA une séparation telle entre les militaires et les politiques pour que ces derniers parfois jusqu"au sommet (Pdt Clinton)restent dans l'ignorance?
Quelle est alors l'autorité supérieure militaire qui peut agir indépendamment du pouvoir politique? Est ce un groupe de personnes,ou une sorte de général en chef incarné par un seul individu? Il faut alors reconnaitre que dans ce cas depuis 60 ans de nombreuses personnes ont du se succeder.L'absence de fuites est d'autant plus étonnante.Le colonnel Corso a fait des révélations "extraordinaires"mais je n'ai pas encore lu son ouvrage et ne sait ce qu'il faut en penser...Mais a t il donné des détails sur la conservation des débris ou des corps?
Bien cordialement
Anonyme = Eric
Cordialement
Bonjour, Anonyme=Eric,
Il y a beaucoup de témoignages sur les études faites après Roswell, et peut-être après d'autres accidents. Beaucoup d'études ont été faites sur la base de Wright-Patterson, dans l'Ohio, qui est la base technique de l'armée de 'Air américaine, et où sont encore conservés, sans doute, une partie au moins des matériels et cadavres. Le très respecté chercheur américain Leonard Stringfield, aujourd'hui décédé, avait publié six rapports sur ces témoignages dans les années 80 et 90, dont j'ai fait u résumé dans mon livre de 2001 "OVNI. La levée progressive du secret". Si cela vous intéresse, ce livre est toujours en vente (Editions JMG).
Stringfield s'était engagé à respecter l'anonymat des témoins, dont beaucoup étaient des militaires, mais on admet qu'ils sont dans l'ensemble crédibles, bien que quelques-uns soient plus douteux.
Par contre, je fais les plus grandes réserves sur le livre du colonel Corso, qui contient des invraisemblances notoires, comme je l'explique dans mon livre sur Roswell. Pour votre information, il a été rejeté par presque tous les ufologues sérieux aux Etats-Unis et ailleurs.
Codialement,
Gildas Bourdais
Merci pour ces informations.
Je vais me procurer votre ouvrage ...
J'ai en surfant sur internet entendu parler du "Majestic 12" qui expliquerait le fait qu'une partie de l'armée ait pu indépendamment des politiques garder le secret.
Si vous avez un avis sur ce point...
Encore merci
Cordialement
Eric
bonjour, Eric,
le dossier de "Majestic 12" est très vaste. On a commencé à en parler dans les années 80 aux Etats-Unis. Selon les sources, il s'agissait d'un groupe très secret créé par le Président Truman en 1947 à la suite du crash de Roswell. J'en parle un peu dans mon livre "Le crash de Roswell", mais beaucoup plus dans mon autre livre : "OVNIS. La levée progressive du secret", publié en 2001 et toujours en vente (Editions JMG). Je vous suggère encore une fois de le lire !
Gildas Bourdais
Merci Gildas pour ces réponses.
Cordialement
Eric
Bonjour Mr Bourdais.
Un simple petit passage sur votre blog, juste pour vous remercier de ce nouveau livre ainsi que de tout ce que vous faites pour l'ufologie en général.
Votre exposé de l'affaire roswell, fait aux repas toulousains, était remarquable.
Merci à vous, et surtout, très bonne continuation.
Il n'y a aucun doute qu'il s'est passé quelque chose d'extra-ordinaire à Roswell. J'aimerais admettre qu'il s'agit de l'accident d'un ou plusieurs aéronefs extraterrestres habités. J'ai néanmoins du mal à admettre 2 choses : a) la défaillance d'une (voire deux) soucoupe volante dont les performances techniques sont communément reconnues; b) l'abandon par les extraterrestres de leurs congénères décédés ou souffrants.
Gérard GREDE - Belgique / Enquêteur SoBEPS devenu CoBEPS
Bonjour Mr Bourdais,
j'ai lu avec attention votre livre intitulé:"Roswell. Enquêtes, secret et désinformation" que j'ai trouvé très riche en informations et je vous félicite pour votre travail.
Cependant,je me pose la question suivante:à aucun moment vous ne mentionnez (ni aucun témoignages) l'hypothèse fort probable d'une collision aérienne entre 2 engins avec deux types d'entités différentes (oranges et gris) comme l'a écrit Mr Michael Wolf Kruvent dans son ouvrage "Catchers of Heaven".
Pouvez-vous m'éclairer sur ce point ?
Merci d'avance pour vos réponses.
Bonjour,Mr Achille,
Votre question est, à mon avis, excellente. J'ai lu le livre du Dr Wolf, qui est assez controversé, mais je connais cette hypothèse étonnante d'un clash entre deux races ET. Elle m'a été sugérée aussi par une autre source, et je crois qu'elle fait partie des explications à envisager sérieusement. Incidemment, elle répondrait à l'objection fréquente des sceptiques selon laquelle un accident d'ovni semble absurde de la part d'êtres censés réussir des voyages interstellaires.
Cependant, jai préféré laisser de côté les spéculations, pour me concentrer sur ls témoignages et bien montrer que cette histoire est en fait très solide, bien que l'on ne sache pas tout. Mais je l'évoque à l'occasion dans les réunions et conférences.
Cordialement,
Gildas Bourdais
Bonjour.
J'ai lu avec intérêt votre livre "roswell, enquêtes, secret et désinformation", et à vrai dire il répondait à la quasi totalité des questions dont nous pouvions débattre dans les forums en rapport avec l'ufologie.
Dernièrement, une personne m'a informé de son hypothèse selon laquelle l'affaire de roswell aurait été une mise en scène faite par le gouvernement américain afin de démasquer les agents soviétiques présents dans leurs administration:
En informant le monde que l'armée à peut-être en sa possession un engin extraterrestre, cela ne pouvait que susciter l'intérêt
des services d'espionnages russe, ainsi le services secrets américain aurait l'opportunité de démasquer les agents secrets russes au sein de leurs administration, et de démanteler la chaine d'infiltration au sein de leur administration.
Selon cette hypothèse les témoins principaux de l'affaire roswell aurait été manipulé par le gouvernement américain, qui leurs aurait présenté des débris vraiment mystérieux, afin de lancer la rumeur de la soucoupe volante.
Qu'en pensez vous?? A part les témoignages parlant de débris vraiment extraordinaire, y a t'il des raisons d'écarter cette hypothèse??
Je tiens à vous remercier pour ce que vous apporter à l'ufologie.
Cordialement.
Othman.
Bonjour, Othman,
D'accord pour examiner toutes les hypothèses, y compris celle que vous indiquez. Pour être franc, elle me semble ête une reconstruction artificielle des faits,très longtemps après qu'ils se soient déroulés. Tout indique, en fait,que les militaires américains ont eu une très grosse suprise à Roswell. Ils ne s'attendaient pas à une telle découverte, et il y a eu un flottement sur la conduite à tenir. Mon avis est qu'ils ont eu peur, le mardi 8 matin, de ne pas pouvoir cacher cette découverte, d'où la décision de publier le fameux communiqué de presse, quitte à le démentir le soir-même dès que la siuation serait sous contrôle, ce qui fut le cas.
Merci, cependant, pour votre contriution à ce vaste débat, qui n'est certainement pas clos !
Gildas Bourdais
Bonjour à tous, Othman,
Comme vous l'a répondu M. Bourdais, l'hypothèse que votre ami avance, d'une opération de contre-espionnage mérite bien évidemment d'être étudiée. Laissons la pratique du rejet systématique et a priori aux sceptiques dénégateurs professionnels. :-)
En réalité, si cette explication du vaste dossier de l'Incident de Roswell était la bonne, nous le saurions probablement déjà de manière officielle depuis quelque temps. L'Air Force aurait probablement saisi l'occasion de l'enquête du GAO en 1995, pour se débarrasser de cet encombrante affaire, trop heureuse de la refiler au FBI, dont le contre-espionnage était la mission première, ou tout autre agence qui en aurait été l'instigatrice. Pour le FBI, nous savons au contraire qu'il avait une certaine défiance vis à vis de l'Air Force, et de ses manipulations ; et plus particulièrement dans le dossier de Roswell, nous savons qu'il a collecté des renseignements sur les mouvements d'aéronefs associés aux rapatriements des débris, et avaient déjà noté une divergence avec les déclarations officielles.
Nombre de secrets associés à ces questions d'espionnage sont maintenant déclassifiés, tel la culpabilité démontrée des époux Rosenberg au compte de l'Union Soviétique, par le biais du décryptage de leur code secret, bien évidemment inavouable à l'époque.
On ne voit pas quelle raison justifierait de maintenir classifiée une telle explication de l'affaire de Roswell.
Pour comprendre la politique de secret toujours en vigueur actuellement, il faut se tourner vers les hypothèses de grande ampleur. Le scenario extra-ordinaire qui ressort du recoupement de nombreux témoignages, pour une bonne part primo-indépendants les uns des autres, dont on ne peut pas croire qu'ils soient tous sans exception simultanément fantaisistes ou erronés, tient toujours la corde :
L'USAF a très probablement récupéré l'épave d'un véhicule atmosphérique (et peut-être spatial), d'origine inconnue, habité par plusieurs êtres, humanoïdes mains non humains...
Un fait, qui plus de soixante ans après, est encore et toujours difficile à officialiser, pour maintes raisons !
Cordialement,
Laurent
Enregistrer un commentaire